Des Nids De Voyeurs

Dimensions : 85cm x 70cm x 35cm

Une racine de rose trémière s'ancre sur un bois d'olivier bien flotté.

Telles les branches d'une Sainte Couronne démantelée par quelques oiseaux bâtisseurs, des brindilles d'épineux viennent embrasser le tronc de rosier et se font instrument de la Passion : trois pelotes de Posidonies se lovent dans cet enchevêtrement et, ouvertes comme des coquillages, créchant quelques couples miniatures, dévoilent leurs scènes grivoises.

Sous les racines, tout en voûtes, de l'arbre bonsaï aux allures bibliques, se réfugie un groupe de moines. Ils sont les garants de la bonne Morale et c'est un peu comme "Au nom de la Rose". Au nombre de six, ces moines Franciscains s'abritent à l'ombre du paillard, de l'obscène et véritable rosier et se montrent tels les Trois Singes : un premier qui ne veut pas voir, un second qui ne veut pas entendre, le troisième qui ne veut rien en dire. Le moine qui prie, celui qui lit et enfin, celui qui boit viennent compléter ce religieux collège.

Les bois flottés ont été cherchés en Stand Up Paddle et ramassés dans des criques de la Presqu'île de Giens. Grisées par le soleil, battues par les vents forts, les branches d'épineux proviennent du Cap de l'Estérel. L'ensemble est mobile sur son axe central et soclé sur une planche de Cèdre rouge. Deux loupes, elles-mêmes mobiles, montées sur bras articulé, assistent le spectateur afin qu'il profite de tous les angles de scènes possibles, en pied et en cime d'arbre.

La silhouette de cette pièce constitue une ode à la nature mais "Des Nids de Voyeur" joue aussi, à une échelle plus rapprochée, à la fois sur les mots et les maux de la nature humaine. C'est, dans l'arbre, en grimpant du regard que le spectateur se fait, non sans sourire, le voyeur d'un vénérable hymne à l'amour.